Une clé pour aider l’enfant à changer un comportement

Publié le par Aline Tardif

 

Pour aider votre enfant à changer un comportement, pas seulement à court terme mais en profondeur, il est utile d'observer vos croyances quant à ce qui est efficace et ce qui ne l'est pas. Efficacité signifiant ici obtenir le résultat souhaité à long terme. 

 

Une croyance très répandue en éducation veut que l’enfant obéisse aux demandes de l’adulte.

Cette croyance est-elle réaliste?  Est-elle saine?

 

Est-il réaliste de penser que nous avons un réel pouvoir sur l’autre? Est-il sain que l’adulte ou une personne en position de force pense devoir ou pouvoir contrôler une personne en position de vulnérabilité?

 

À mon avis, ce comportement est adéquat en situation d'extrême urgence seulement.  Autrement, il contamine la communication.  Pourquoi? Parce que, devant un ordre, un commandement ou toute forme de coercition, l'enfant se sent "petit" et "mauvais" et il n'a d'autre choix que la soumission ou la révolte.  L’un et l’autre diminuent son estime de soi et empoisonnent sa relation avec toute forme d’autorité. 

 

Lorsqu'une personne se soumet, peu importe son âge, elle en garde un arrière goût amer.  Elle ressent une perte d'autonomie, une diminution de son pouvoir personnel.  Elle devient peureuse et facile à manipuler.  Elle est donc à la merci des influences extérieures.  Est-ce bien de que nous voulons créer?

 

De plus, toute personne qui est maintenue dans la dépendance éprouve du ressentiment envers la personne qui l'a asservie.  Est-ce ce genre de relation que nous avons rêvé d'établir?  

 

Lorsque le "subordonné" se révolte, il a une réaction plus saine pour lui-même et plus mature puisqu'il réclame son pouvoir de choisir, mais cela mine sa relation avec l’autorité.  On le qualifiera de "difficile" et on aura maille à composer avec lui.

 

Un autre élément à considérer est l'exemple ainsi présenté à l’enfant.  La coercition enseigne qu’il est correct d’utiliser la force pour obtenir ce qu'on veut. Nous savons tous que l'enfant apprend en observant des modèles.  En employant la coercition, nous offrons à l'enfant un modèle de violence.  Nous lui démontrons qu'il est tout à fait acceptable de recourir à une méthode qui nous permet d'imposer notre pouvoir sur l'autre.  Cela est contraire à ce que nous lui demandons, c'est-à-dire, d'être respectueux, compréhensif et gentil avec les autres membres de la famille et avec ses amis et ses camarades de classe.

 

Malgré que les effets néfastes soient évidents, la croyance dans le pouvoir de la coercition demeure bien ancrée.  Alors confrontons-la avec la THÉORIE DU CHOIX du Dr William Glasser, le père de la Thérapie de la réalité. 

 

Selon lui, cette croyance prend racine dans la théorie  "Stimulus-Réponse"  Ses recherches l'ont amené à la conclusion suivante: la théorie Stimulus-Réponse peut sembler efficace à court terme mais elle est néfaste à long terme parce qu’elle empêche d'établir des relations saines avec l'autre. 

 

Voici des situations auxquelles vous pouvez être confronté avec votre enfant :

 1. Il veut faire quelque chose que vous ne voulez pas qu’il fasse

2. Vous voulez qu’il fasse quelque chose qu’il ne veut pas faire

3. Vous êtes deux à vouloir qu’il fasse quelque chose qu'il ne veut pas faire

4. Il s'efforce de faire quelque chose qu’il ne veut pas faire et il agit ainsi pour plaire à quelqu'un d'autre (probablement à vous).

 

L'approche Stimulis-Réponse est basée sur l'idée erronée que la motivation est externe et elle  repose sur les trois fausses croyances suivantes :


1. Un stimulus mécanique peut conditionner l’être humain à modifier son comportement.
2. Quelqu'un peut nous faire faire tout ce qu'il veut, que nous le voulions ou non.

3. Il est de notre devoir moral de tenter de modifier le comportement de l'autre en utilisant la menace, la punition ou la récompense.

 

Le Dr Glasser propose de remplacer la théorie Stimulus-Réponse par la THÉORIE DU CHOIX qui dit succinctement que l'être humain est motivé intrinsèquement par le sentiment de bien-être que procure la satisfaction d'un ou plusieurs de ses besoins.  Le Dr Glasser a regroupé les besoins en cinq grands thèmes : la survie, l'appartenance, le pouvoir, la liberté et le plaisir.

 

La théorie du choix soutient que toute personne est d'abord motivée par des images ou des perceptions qu'elle choisit.  Elle emmagasine celles qu'elle juge les plus susceptibles de satisfaire ses besoins dans une zone de sa mémoire qu'on pourrait appeler Le Monde de Qualité.  Cette zone sert d'entrepôt pour ses croyances.

 

Lorsque vient le temps d'agir, l’inconscient de la personne choisit une croyance. Tout comportement est choisi en rapport avec la satisfaction d'un ou de plusieurs besoins.  Partant de là, le seul comportement humain sur lequel j'ai réellement du contrôle est mon propre comportement.  Si quelqu'un agit comme je le souhaite ou le demande, c'est parce qu'il choisit d'agir ainsi. 

 

Est-ce que vous avez l’habitude de proposer des choix à votre enfant?

Comment pouvez-vous mettre à profit la THÉORIE DU CHOIX aujourd’hui?

 

Publié dans Éducation

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